Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Du Puy-Sainte-Réparade à Venelles

COMME JADIS

Chapelle splendide, stigmates d’un lointain passé belliqueux, châteaux détruits, énigmatiques ruines et sous-bois d’une grande beauté... Allons d’un village à l’autre loin de la folie routière. Comme jadis...

Troublante et rayonnante escapade... Jonction inouïe entre deux beaux villages du département. L’itinéraire enjambe allègrement d’historiques collines pour créer une entraînante transversale entre Le Puy-Sainte-Réparade et Venelles. Deux versions se présentent quant au choix du point de départ. Soit depuis le coeur du Puy-Sainte-Réparade ; soit depuis le sommet dit de La quille (quiho, en provençal) qui domine la petite agglomération. La première version, pour laquelle on devra marcher une petite demi-heure de plus, offre un avantage non négligeable : celui de passer par la superbe chapelle Sainte-Réparade.

On y parvient en cheminant vers le parcours sportif, après avoir franchi le petit pont du canal EDF en direction des Viaux et de La taillade. Une fois la chapelle passée, le sentier sportif propulse sur un petit plateau, juste au-dessous de La quiho, reconnaissable entre mille à son pan de tour montant droit au ciel, telle une immense quille. nous sommes ici au bas de la colline dite du Puech (nom provençal signifiant élévation et que l’on a traduit par Puy) où s’érigeait un oppidum, remplacé plus tard par un château fort qui fut démantibulé en 1612 par décision des Etats de Provence suite à un décret vengeur du Duc de Guise. Voilà pour l’histoire...
Quant à l’autre version de cette transversale pour laquelle nos jambes fourmillent déjà, elle propose un petit crochet des plus agréables. On se rend en effet cette fois sous La quiho en voiture en passant par le charmant hameau de La Cride, avec son remarquable lavoir, qui se trouve aux pieds des collines de la trévaresse, entre le Puy-Sainte-Réparade et Puyricard.

UNE DENSE PARURE, UN COL, PUIS LE PANORAMA...

Nous voilà donc sur le parking bordant d’agréables ruines, avec pour point de mire, là-haut, La quiho à laquelle on va bien vite tourner le dos. En ce 12 janvier, une épaisse couche de neige recouvre le sol et la température matinale est en dessous de zéro. Elle n’ira guère plus au-dessus durant la journée. Le petit plateau se prolonge au sud par une ligne de crêtes louvoyante habillée d’une dense parure forestière, elle-même ce jour emmitouflée d’une neige éclatante. La vraie route c’est la piste qui s’enfourne dans le bois, légèrement sur la gauche par rapport au plateau. On devra la suivre une bonne partie du parcours, se fiant aux rares traces jaunes et orangées que l’on découvrira sur les arbres. Sous ces frondaisons l’envie domine de prendre le temps d’observer.

Ces gros rochers roulés sur quelques mètres depuis combien d’années, par exemple ? Leurs rondeurs moussues subissent les assauts de la glace. On est pris du désir de les contourner, et d’explorer, encore et encore. La forêt tient la piste, mais cette dernière s’encanaille pour quitter sa protectrice et se découvrir plein champs, alors qu’elle longe la clôture du Domaine de Barret. Rapidement cependant, et toujours à main gauche, les branchages givrés agrippent de nouveau l’itinéraire. L’étrange climat forestier reprend ses droits. On va bientôt buter sur une ruine étreinte par la végétation. nous sommes sur la colline de Féline où, en contrebas, s’érigeait un château méchamment détruit, comme celui du Puech. il n’en reste qu’un maigre soubassement. Se riant de mares aux allures de patinoires, la piste continue sa course, ignorant aussi de drôles de sentiers qui à main droite font mine d’attaquer le sommet. ainsi s’arrache-t-elle une nouvelle fois au bois pour proposer une petite ascension qui mène tout droit à un col à couper le souffle. On le trouve à droite au sommet de la côte et il débouche sur un val merveilleux où l’itinéraire coule comme une petite rivière. D’ici, depuis les élévations qui se proposent à main gauche, on savoure de sidérantes vues sur la vallée de Durance. Panorama sur les hauts de Meyrargues, le Concors, la montagne des Ubacs et, féerique, la Sainte-Victoire...

LA FLÈCHE JAUNE, LE SENTIER...

Après le val, la balade semble chuter, délaissant une variante de la piste qui persiste à monter encore, vers la droite. il faut descendre un peu, patiemment, pour découvrir une flèche jaune dessinée à mi-hauteur, qui indique également la droite mais par un sentier cette fois partant à l’attaque du dernier flanc de colline à parcourir. Encore cette neige propice à charmer le promeneur, ou à le perdre... De nouveau la magie du sous-bois... toujours de belles vues en surplomb du hameau de Saint-Canadet... Enfin un replat, retour vers le genre piste, qui ici s’élargit, devient carrossable. quelques habitations apparaissent alentours. Bientôt la départementale, au lieu-dit l’Oratoire, avec de l’autre côté une, puis des ruelles pentues qui, dans un serpentin droite-gauche mènent au Vieux Venelles dit “Le Haut”, avec sa grandiose église et ses paisibles ruelles.

Comment y aller 

Il est facile de se rendre au Puy-Sainte-Réparade par la rive gauche de la Durance, soit venant de la Roque d’Anthéron, soit de Meyrargues par la D.561. Pour aller jusqu’à La Cride il faudra ensuite emprunter la D.14. De là se proposent deux solutions, soit un aller simple (2h30 en flânant) en ayant laissé une deuxième voiture (pour sortie en groupe) au lieu-dit l’oratoire, sur la D.13 au-dessus de Venelles, soit un aller retour, c’est-à-dire le double du temps.

Difficulté : 2 sur une échelle de 5