Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Dès 2022 aux Arnavaux, le MIN du futur

En 2022, le MIN Aix-Marseille-Provence aura fini sa mue. Construction de nouveaux bâtiments,

ouverture à l’économie solidaire, réseau de circuits courts, travail avec les grossistes sur les

déchets, le deuxième MIN de France sera à la pointe d’une alimentation de proximité et de

qualité.

“Je me souviens être venue un matin très tôt, il y a quelques temps, et vous étiez inquiets pour l’avenir de ce marché. Je crois qu’aujourd’hui vous pouvez être rassurés car ce projet est fondateur pour notre territoire”. En posant la première pierre des futurs bâtiments en janvier dernier, Martine Vassal, Présidente du Conseil départemental, a rassuré les acteurs de ce que sera le futur MIN Aix-Marseille-Provence. Après la destruction de 20 000 m² due à la réalisation de la L2, le temps de la reconstruction est venu. Ici, en 3 ans, 45 000 m² de nouveaux bâtiments industriels et commerciaux vont voir le jour, avec de nouveaux pôles logistiques et de transformation.

CIRCUITS COURTS ET PROXIMITÉ

Créé en 1972, le deuxième MIN de France (après Rungis) est un poumon économique : 1 500 emplois directs, plus de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires par an et une zone de chalandise qui couvre plus de 2 millions de consommateurs. Et ici, la part belle est faite aux agriculteurs provençaux.

“Nous sommes ceux qui avons le carreau de producteurs le plus important en France, avec 300 agriculteurs. En comparaison, Rungis en accueille 50 !”. Jean-Marc Dufour, directeur général du MIN, apporte un soin tout particulier à l’accueil de ces fournisseurs de proximité qui viennent vendre leur récolte directement auprès des 3 000 clients. Une façon de privilégier les circuits courts (en distance) et d’inciter à consommer local. En moyenne, on estime qu’un tiers des 480 000 tonnes vendues chaque année viennent de produits locaux. Une aubaine pour ceux qui souhaitent vivre de leur labeur et rester sur leurs terres (voir ci-contre).

Au-delà de cette activité qui va croître (on estime à 3 000 le nombre d’emplois en 2022), c’est la notion de proximité et de revalorisation qui prévaut pour demain, avec l’installation de la Banque Alimentaire dès le mois de juin (voir ci-contre) et la réduction des déchets grâce à un tri sélectif fait par les grossistes. Ce projet d’envergure est évalué à 84 millions d’euros, dont 25 millions d’euros financés par le Département et 10 millions d’euros par la Métropole.


SUR LE MIN, 1 EMPLOI DIRECT GÉNÈRE 7,5 EMPLOIS INDIRECTS*
*Source : fédération nationale des marchés de gros

40 NOUVELLES ENTREPRISES S’INSTALLERONT SUR LE MIN D’ICI À 2022

L’INSTALLATION DE PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES PRODUIRA L’ÉQUIVALENT DE L’ÉLECTRICITÉ D’UNE COMMUNE DE 4 000 HABITANTS

Un réseau solidaire et de proximité

TROIS GÉNÉRATIONS D’AGRICULTEURS

Le MIN s’attache à fournir des produits locaux et de qualité grâce au travail d’agriculteurs provençaux passionnés, à l’image de la famille Garnerone.

Niché dans les hauteurs de Sainte-Marthe depuis 1980, le “dernier paysan de Marseille” approvisionne les grossistes du MIN des Arnavaux au quotidien. Mesclun de Provence, roquette, laitue, jeunes pousses de betteraves, Lionel et Delphine Garnerone, frère et soeur, pratiquent une agriculture raisonnée pour faire pousser les meilleures variétés de salades de la cité phocéenne. “Nous représentons la 3e génération de producteurs dans la famille, c’est un projet auquel nous sommes très attachés. Ici, tout est fait à la main, rien n’est traité avec des pesticides”, se félicite Lionel, qui coupe encore sa salade fraîche à la faucille.

UNE PRODUCTION DE QUALITÉ

Autour d’anciennes maisons de maître au coeur de la campagne marseillaise, ces huit hectares d’exception résistent au temps et à l’essor de la grande distribution. “Nous vendons nos produits au MIN, à de petits épiciers et des restaurants. Certains chefs viennent se servir chez nous, mais nous refusons de marchander avec les grandes enseignes”, confie Delphine. Privilégier les circuits courts pour conserver la qualité de la récolte et travailler au plus près des consommateurs, telle est la ligne de conduite que ces amoureux de la nature comptent suivre encore longtemps.


LES GROSSISTES SOLIDAIRES AVEC LA BANQUE ALIMENTAIRE

Il y avait déjà le réseau des épiceries solidaires Andes (Association nationale des épiceries solidaires), il y aura dès le mois de juin sur le MIN la Banque Alimentaire. Car le marché de gros génère bien souvent un surplus de fruits et légumes toujours comestibles mais trop mûrs pour être vendus. Ce sont tous ces produits que la Banque Alimentaire va récupérer auprès des grossistes et transformer sur le lieu même du marché. Le Département prend en charge à hauteur de 700 000 euros le financement de cette usine de transformation qui produira des jus, des compotes ou des coulis. Des stocks qui seront ainsi revendus à bas coût d’une part aux associations partenaires comme la Croix rouge ou l’Armée du salut, mais aussi aux personnes en situation de précarité.

“Nous allons permettre l’embauche de 12 personnes en contrat d’insertion, que nous accompagnerons jusqu’au retour à l’emploi définitif”, avance Gérard Gros, Président de la Banque Alimentaire. Un encadrant et un accompagnant sociaux seront à leurs côtés tout au long de leur contrat.