En 1986, Dalila ne devait exercer ce métier “que pour un temps”. Voilà 34 ans qu’elle est au service des autres. Malgré la crise sanitaire, cette auxiliaire de vie dynamique continue à travailler dans la bonne humeur auprès des personnes dépendantes, sans cacher toutefois un peu d’amertume : “Nous, les aides à domicile, sommes les oubliés de cette crise”, souffle-t-elle.
“JE FAIS TOUT CE QUE LA PERSONNE N’EST PLUS CAPABLE DE FAIRE”
En contact avec un public particulièrement vulnérable, Dalila a dû s’adapter aux conditions sanitaires et faire face aux craintes de ceux qu’elle aide. “Les gens ont peur. Au début, certains ne voulaient pas que je vienne. Il faut les rassurer en permanence”. Changer les draps, faire les courses ou le ménage, plier le linge ou remplir des papiers, Dalila accomplit des tâches essentielles au quotidien : “Je fais tout ce que la personne n’est plus capable de faire. Je fais en sorte que les gens soient bien chez eux. Même si vous les mettez dans la meilleure maison de retraite, rien ne remplacera leur domicile”. Au-delà de ces tâches, elle est parfois le seul rempart face à la solitude. “Je prends sur mon temps libre pour leur faire plaisir, leur acheter quelque chose qu’ils aiment. C’est une personne en face, pas un dossier”.
“ON SERA ENSEMBLE JUSQU’À LA FIN DE SA VIE”
Depuis 6 ans, Dalila se rend chez Raymonde Versini, 85 ans. “Je m’occupais de sa voisine et là Raymonde a eu le coup de foudre pour moi. Aujourd’hui, je sais qu’on sera ensemble jusqu’à la fin de sa vie”, sourit Dalila. Malvoyante, la dame âgée bénéficie des services de son auxiliaire de vie à raison de 5 heures par semaine et a tissé un lien indéfectible avec elle. “Vous êtes mon rayon de soleil, vous êtes mes yeux”, lui confie t-elle.
Ensemble, elles font la cuisine, ou jardinent. “J’ai confiance en elle. C’est important, parce que l’aide à domicile est une personne qui rentre dans votre intimité. Dimanche, elle m’a téléphoné pour savoir comment j’allais après l’enterrement d’un proche. Ce sont des attentions qui me touchent énormément”, s’émeut Raymonde. Si le métier d’aide à domicile demande un investissement de tous les instants, Dalila reconnaît volontiers qu’il lui apporte beaucoup sur le plan humain. Pour les “anciens” qu’elle aime tant, elle ne baissera jamais les bras.
DEUX DISPOSITIFS POUR ÊTRE AIDÉ À DOMICILE
Grâce à l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) et à la Prestation de compensation du handicap (PCH), financées par le Département, plus de 35 000 personnes bénéficient d’une aide à domicile en 2020.
Info APA : 0 800 73 23 46 (nouveau numéro gratuit)
Info PCH : 0 800 81 48 44
5,9 millions d’euros de prime pour les aides à domicile
Les Services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) vont bénéficier d’une prime Covid accordée par le Département et co-financée par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. D’un montant de 5,9 millions d’euros, le budget est réparti aux SAAD des Bouches-du- Rhône qui seront en charge de les attribuer à leurs salariés.