1918 - 2018

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Lettre d’André Martin-Laval à sa fiancée Jeanne, 24 février 1917

Ma bien chère Jeanne, Les jours se suivent et se « ressemblent » de telle façon que, pour rompre cette monotonie, les Allemands feraient bien de s’en retourner chez eux et nous de même...

Ma bien chère Jeanne, Les jours se suivent et se « ressemblent » de telle façon que, pour rompre cette monotonie, les Allemands feraient bien de s’en retourner chez eux et nous de même.

Je connais un sapeur au 8 ème Génie qui aurait tôt fait d’aller retrouver sa fiancée bien aimée pour guérir son coeur qui souffre tant de son isolement forcé.

Comme cet éloignement est donc dur ma Jeanne, et il m’aurait fallu avoir aimé déjà pour soupçonner toute la puissance enfermée dans ce simple mot : amour. (…)

Pour l’instant, je cumule tous les renseignements que je puis me procurer afin d’avoir quelque idée sur la fin de ce cauchemar, mais je ne trouve rien, absolument rien qu’un abominable point d’interrogation.

Si je vous parle ainsi, ma Jeannette, c’est que vous m’avez dit de ne rien vous cacher de ce qui se passait en mon coeur ; la monotonie de cette journée de brume m’a rendu triste, et la tristesse ici ne va pas sans le « cafard ». C’est pourquoi je viens près de vous chercher quelque consolation. (…)

La canonnade roule toujours son tonnerre et je me plais à vous parler d’amour tandis que les canons ne parlent que de haine ; Bonsoir ma chère fiancée, le seul fait de vous avoir dit tantôt toute ma tristesse l’a fait s’évanouir, et c’est heureux et content que je viens vous dire tout mon amour pour vous, ma Jeannette chérie, dans un bien tendre baiser.

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