Un écrin pour la culture provençale.
Le Museon Arlaten, musée départemental d'ethnographie créé à la fin du 19e siècle par le poète Frédéric Mistral, est un " lieu de mémoire " de la société provençale.
Après 11 ans de fermeture, rénové en profondeur grâce à un investissement de 22,5 millions d’euros du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, il vient, dans un climat de ferveur populaire, de retrouver son public.
Installé dans un véritable écrin - un Monument historique permettant d’embrasser deux mille ans d’histoire architecturale, des Romains au 21e siècle- le musée resplendit à nouveau.
Respectueux de l’héritage mistralien (le musée conçu comme un « poème en objets ») et fort de plus d’un siècle d’histoire muséographique, le Museon Arlaten-musée de Provence vous offre une toute nouvelle expérience de visite parmi 3500 objets, costumes et tableaux, vibrants témoignages de toute une culture. Au gré de scénographies aussi esthétiques que riches de sens, il propose grâce à de nombreux dispositifs multimédia un choix presque infini de possibilités d'approfondissement scientifique de vos connaissances sur la vie en Provence, ses rites, ses métiers, ses traditions et légendes, hier et aujourd’hui.
Pour les lieux, pour les collections, pour le voyage dans le temps proposé comme pour son regard contemporain, le Museon Arlaten-musée de Provence reste un « musée de poète » (Frédéric Mistral) et constitue une étape majeure de tout parcours de découverte des richesses patrimoniales et artistiques d’Arles.

LA MÉMOIRE DE TOUT UN PEUPLE
Classé Monument historique, le site du Museon Arlaten abrite les trésors de nos us et coutumes, notre façon de vivre, de travailler, de se vêtir et bien plus encore. Précieux gardien du patrimoine provençal, il s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire.
Pour redonner tout son éclat au Museon Arlaten, il aura fallu déplacer et traiter près de 40 000 objets, tout en repensant l’architecture du bâti en profondeur.
LA PROVENCE ANCRÉE DANS SES RACINES
À peine entré dans l’enceinte du musée, l’image est saisissante. La cour fraîchement rénovée nous plonge immédiatement dans les 2 millénaires qui ont rythmé l’existence du site. Érigé sur les vestiges d’un forum romain datant du 1er siècle ap. J-C. classé au patrimoine mondial de l’Unesco, il a d’abord abrité au 16e siècle l’hôtel de Laval puis un collège jésuite et un collège municipal avant de devenir le Museon Arlaten.
À l’intérieur, les premières pièces du musée témoignent de cet héritage laissé par les Romains aux Arlésiens. Les peintures murales côtoient les moulages des statues antiques avec en point d’orgue la Vénus d’Arles, symbole de cette filiation à laquelle les érudits du 19e siècle sont particulièrement attachés. Un peu plus loin, c’est la salle dédiée au Félibrige, l’Académie littéraire fondée en 1854 par Frédéric Mistral, qui illustre la volonté de sauvegarder la langue provençale tout en conservant l’identité du territoire de peur qu’elle ne disparaisse au gré de la révolution industrielle et des avancées technologiques.
UN LIEN AFFECTIF PROFOND
Dans la continuité de cette préservation du patrimoine, la dernière salle du rez-de-chaussée nous immerge dans le quotidien des Provençaux grâce à une multitude d’objets collectés auprès de la population par Frédéric Mistral et Émile Marignan, médecin et anthropologue, qui avait déjà fait ses preuves au musée national d’ethnographie du Trocadéro à Paris. Outils agricoles, mobilier, bijoux, costumes, les donateurs issus de toutes les classes sociales contribuent avec enthousiasme à la création de ces collections uniques. À travers cette démarche, Mistral parvient à tisser un lien affectif profond, encore présent aujourd’hui, entre les Arlésiens et le Museon Arlaten.
LE GRAND ESCALIER, UN CHEF D’ŒUVRE QUI SUSPEND LE TEMPS
Ce formidable ouvrage, pensé par l’architecte Michel Bertreux, effleure les vestiges romains sans jamais les toucher. Point d’orgue de la rénovation, il allie modernité et authenticité en permettant à chacun de circuler à travers les étages et les époques. Littéralement suspendu, il a fait l’objet d’un chantier colossal sublimé par le travail de l’artiste arlésien Christian Lacroix, qui a créé de monumentales plaques de verre aux mille couleurs, reflétant les objets et collections phares du Museon Arlaten.

C'est qui, c'est quoi ? Le muséon Arlaten !
LES DIORAMAS, DES SCÈNES DE VIE À LA FRONTIÈRE DU RÉEL
Au premier étage, nous voici dans l’univers du premier Museon Arlaten tel que l’a voulu et pensé Frédéric Mistral. Ici, la reconstitution des scènes de vie traditionnelles frappe par son réalisme. Du rituel des “relevailles” où des visiteuses apportent des cadeaux à la jeune mère et son enfant, en passant par la veillée calendale dans le mas d’une grande famille, ces salles, baptisées “dioramas”, nous emmènent à l’intérieur des maisons provençales habitées par des mannequins grandeur nature. On y aperçoit les coiffes, les tenues traditionnelles, le berger, le gardian, ou encore le “cacho-fiò”*, censé apporter la prospérité pour la nouvelle année. Une superbe immersion dans l’intimité des Provençaux.
* En Provence, la soirée de Noël commençait par l'ancienne coutume païenne du cacho-fiò. Cet allumage rituel de la bûche de Noël se déroulait entre les anciens et les plus jeunes de la famille pour que la nouvelle année soit prospère.

LA PROVENCE AUTHENTIQUE DE FRÉDÉRIC MISTRAL
Après un passage devant les fabuleux dioramas, on pénètre dans la galerie Castellane, où se succèdent les portraits des plus belles Arlésiennes et des hommes illustres, puis dans la salle du Rhône. Véritable ode au fleuve, ce lieu nous invite à prendre la mesure de ce qu’il représente pour ceux qui en vivent. On y découvre l’univers captivant du trafic maritime et de ses mariniers. Plus loin, c’est Frédéric Mistral qui se dévoile. Poète et écrivain aux multiples succès, ce natif de Maillane sacré Prix Nobel en 1904 tient une place particulière dans son musée, au beau milieu de son oeuvre, dans une salle où l’on admire ses plus célèbres ouvrages dont le Trésor du Félibrige, véritable bible de la langue provençale.
Avant de quitter la partie consacrée aux années 1900, nous sommes conviés à célébrer les rites et légendes provençales.

LE MUSÉE DES ANNÉES 40, ENTRE HÉRITAGE ET TRANSMISSION
Après la mort de Frédéric Mistral en 1914, sa veuve et le Comité du Museon Arlaten poursuivent son oeuvre. L’année 1934 marque un véritable tournant dans l’histoire du musée. Fernand Benoit, historien et archiviste, en devient alors le conservateur. Il préserve les salles dédiées aux rites et aux croyances tout en proposant de nouveaux aménagements pour classifier les collections, comme en témoigne la superbe salle des costumes, au 1er étage. Mais au début du 20e siècle, à Arles comme dans toute l’Europe, les femmes délaissent peu à peu le costume au profit de tenues plus classiques. Il devient alors un objet folklorique, porté pour les grandes occasions et les fêtes populaires.
Fernand Benoit, craignant que cet emblème identitaire disparaisse, fait installer au musée des panneaux didactiques, l’ancêtre du tutoriel moderne, et invite les Arlésiens à venir apprendre les bons gestes pour s’habiller correctement.
DU PATRIMOINE D’HIER À CELUI DE DEMAIN
Au dernier étage, on découvre un superbe panorama d’une période plus contemporaine. Dans la première pièce, une cabane camarguaise typique est sublimée par un joli jeu de lumières avant d’apercevoir, dans une vitrine, l’illusion d’une transhumance. Les différents objets exposés révèlent le savoir-faire des bergers et les techniques d’élevage des taureaux qui font depuis toujours la réputation du territoire, ou encore le talent des vanniers de Vallabrègues.
De l’histoire des ateliers SNCF d’Arles à l’élection de la reine d’Arles en passant par la culture gitane locale, l’ultime étape du musée explore les différentes facettes de la société provençale d’aujourd’hui. Au Museon Arlaten, le temps n’est pas près de s’arrêter.

L’ÉLÉGANTE CHAPELLE DES JÉSUITES INTÈGRE LE MUSEON
Construite au 17e siècle grâce aux dons de François Vautier, médecin de Marie de Médicis puis de Louis XIV, la chapelle des Jésuites est ornée d’un retable monumental en bois où sont sculptés les saint jésuites. Au début du 20e siècle, elle est laissée à l’abandon et sert de lieu de stockage de pommes de terre et de viande congelée, jusqu’à ce que Fernand Benoit, alors conservateur du Museon Arlaten, la transforme en 1936 en musée archéologique d’art chrétien. Tout récemment, dans le cadre de la rénovation du musée, cette chapelle a réintégré le bâtiment principal pour devenir l'espace des expositions temporaires.
LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DE LA DÉCOUVERTE
La nouvelle version du Museon Arlaten s’est adaptée à son époque. Dans les salles, pas de petites pancartes en papier pour détailler les oeuvres, mais plus de 56 installations multimédias réparties dans l’ensemble du musée pour mieux le comprendre. Films, diaporamas, bornes et tables numériques, diffusions sonores, vitrines tactiles, tous ces outils permettent aux visiteurs de découvrir en détails les époques, les thématiques et les objets exposés. Des jeux pédagogiques pour petits et grands sont également disponibles pour apprendre en s’amusant.
Ils en parlent...
Museon Arlaten - Musée de Provence
31 rue de la République
13200 Arles
Ouvert tous les jours de 10h -18h, sauf le lundi. Dernières entrées : 17h30
Fermeture : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 25 décembre.
Informations : info.museon@departement13.fr / 04 13 31 51 99
Réservations : reservation.museon@departement13.fr / 04 13 31 51 90
www.museonarlaten.fr