Photographe spécialisé en architecture et dans la mode, Olivier Amsellem a trouvé dans cet "art populaire" sa façon de s'exprimer, de raconter des histoires, de vivre tout simplement.
Tout démarre toujours dans l’enfance. Pour Olivier Amsellem, né en 1971, une première révélation surgit alors qu’il est enfant, avec, chaque petit matin, se laissant observer, face à lui, un immeuble hors du commun construit par un Fada.
“Enfant, je passais beaucoup de temps chez mes grands-parents dans un joli immeuble marseillais avec des coursives, juste en face du Corbusier. Du balcon, j’avais cette vue à laquelle j’étais confronté. Les deux immeubles ont conditionné ma créativité, mon regard de photographe sur l’architecture et ma pensée philosophique.”
Issu d’une famille d’ouvriers, en échec scolaire, il ignorait tout des perspectives et des possibilités d’études : “Je ne savais même pas que les Beaux-Arts existaient”. La photographie est, se souvient-il, la seule chose qui, à 14 ans, lui a permis d’envisager l’existence et le temps : “C’était pour moi la seule réponse pour retenir un souvenir, le capter, le figer et le retenir.” Il avait d’ailleurs observé son grandpère faire des images, chaque année, dans un camping. “Le naturel de ses clichés m’a ouvert au bonheur. Ses photos délivraient une justesse et une simplicité fulgurantes.”
Un parcours récompensé
Jeune homme, il monte à Paris, effectue des stages au Studio Elle. Sa carrière démarre vraiment quand il est lauréat, en 1998, du Festival de la photographie à Hyères, à la Villa Noailles. “Ma deuxième naissance, assure-t-il. Un prix, c’est une reconnaissance, ça donne confiance, ça concrétise des années de stages, d’initiation, de réflexion.” Olivier Amsellem a un petit quelque chose de Woody Allen : des cheveux en bataille, certes plus fournis mais pas mieux rangés, l’oeil et la parole aiguisés et un goût pour la liberté jamais démenti. Ça fait donc plusieurs petits “quelque chose”. “En choisissant la photo, j’ai choisi d’être libre. Donc prisonnier de moi-même, puisque si je ne fais rien, il ne se passe rien. Chaque jour est une remise en question.”
Chaque jour est une remise en question
Toute sa carrière, il a répondu à des commandes publiques, lui permettant ainsi de travailler les domaines qui l’inspirent : l’architecture, en étant le photographe officiel de Marseille-Provence Capitale européenne de la Culture en 2013, ou en travaillant avec Rudy Ricciotti sur le chantier du Mucem à Marseille et la mode, en collaborant avec des magazines.
Et puis un jour, il décide de se rapprocher de Marseille et lance avec un associé un concept store comme il en existe assez peu en France. Il le baptisera Jogging.
Ce lieu atypique en plein Marseille est en fait une ancienne boucherie qui conserve d’ailleurs sa façade et sa déco intérieure. Une évidence pour ce fils de commerçants. Des vêtements de créateurs, un petit espace restauration dans le jardin du fond, et bien évidemment, un espace consacré à la photo. À celles des autres, qu’il invite pour des expos. Parce que la photo reste pour lui le remède à tout !
Olivier Amsellem



