
Un front commun pour dire stop !
Parce que le harcèlement scolaire est une problématique complexe, le Département et la Région ont imaginé un plan anti-harcèlement qui apporte des réponses concrètes à tous les niveaux.
Ce plan, qui se décline en trois volets, doit permettre de renforcer les actions de prévention auprès des collégiens et des lycéens, d’élargir la formation des personnels des établissements, de mieux détecter les cas de harcèlement et de faciliter le recueil de la parole des témoins et des victimes.
- Mettre en place un fonds de lutte doté de près d’1 million d’euros.
- Former les agents des collèges et des lycées à la détection des signaux : chaque adulte présent dans un établissement scolaire peut être un lanceur d’alerte et ainsi sauver des vies.
- Accompagner les proviseurs et les principaux qui souhaitent aménager des “espaces d’écoute et d’accueil” dans leur établissement et ainsi créer des zones refuges où les élèves harcelés peuvent être écoutés.
- Renforcer le dispositif existant des médiateurs éducatifs et sociaux devant les collèges et les lycées.
- Lancer un appel à projets pour les associations qui proposent un programme sur la confiance, l’estime de soi et l’empathie.
- Accélérer la mise en place et la rénovation des salles “Mélanie” dans les services de police et de gendarmerie qui permettent d’accueillir les enfants victimes de violence et de harcèlement.
Martine Vassal, Présidente du Conseil départemental et Renaud Muselier, Président du Conseil régional, ont lancé le 13 octobre dernier à l’Hôtel du Département, un plan commun pour lutter contre le harcèlement scolaire.
Au collège, prévenir peut guérir
Chaque année, le Département propose plusieurs centaines d’actions éducatives dans les collèges pour prévenir le harcèlement et les violences scolaires. Cet engagement essentiel permet aux élèves de mieux comprendre ce phénomène et d’adopter les bons réflexes.
“Donne-moi 20 euros et je te rends ton portable !”, “Y’a quoi dans ton sac ? ”, “Ne dis rien ou j’appelle mon grand frère pour te démonter”. Ces propos chocs sont issus d’un atelier participatif organisé au collège Jean- Zay à Rousset pour sensibiliser des élèves de 5e au harcèlement scolaire.
Si cette triste scène est fictive ce matin-là, elle a pourtant bien lieu au quotidien dans les couloirs, les salles de classe ou aux abords des établissements scolaires, partout en France.
Orchestré par la compagnie Entr’Act, ce débat théâtral s’inscrit dans le cadre des Actions éducatives proposées par le Département pour lutter contre ce fléau. Pendant près de 2 heures, les élèves, accompagnés de comédiens professionnels, sont invités tour à tour à incarner les harceleurs, les victimes et les témoins.
Racket, intimidation, isolement, moqueries... sur scène les collégiens sont confrontés à des situations de violences psychologiques et physiques desquelles ils doivent s’extraire. “Ce n’est pas une victime, c’est TA victime”, assène un élève pour défendre un camarade supposé “fragile”.
À la fin de chaque séquence, les intervenants rappellent à chacun l’importance d’être vigilant pour mieux repérer les difficultés des victimes potentielles, mais surtout la nécessité absolue d’aller se confier à un adulte.
Démultiplié par l’arrivée des réseaux sociaux, le cyberharcèlement prend souvent racine dans des groupes en ligne créés par les élèves. L’atelier se poursuit en feignant le partage massif d’une photo volée dans les vestiaires des filles après un cours de sport. À l’image, une jeune élève est dénudée. Le cliché circule et la contraint, pétrie de honte, à ne plus se rendre au collège. Un exemple devenu tristement banal que les comédiens dénoncent en invitant les jeunes à prendre conscience de la gravité des faits.
“Je sais que le harcèlement scolaire peut conduire au suicide. C’est très grave”, rebondit Liham, 12 ans, avec une lucidité déroutante pour son jeune âge. Dans l’assistance, certains élèves finissent par confier avoir eux-mêmes été victimes de harcèlement, au point, parfois, de vouloir “sauter du balcon”. En fin d’atelier, chacun semble avoir tiré les enseignements de cette intervention salutaire, pour ne plus jamais en arriver là.
Renforcer le sentiment d’appartenance au collège et d’unité entre les élèves, atténuer les inégalités sociales, contribuer à prévenir le harcèlement en milieu scolaire, l’expérimentation de la tenue unique dans les collèges revêt de multiples objectifs. Elle est effective dans deux établissements depuis la rentrée 2024 : le collège Château Forbin (Marseille 11e) et le collège Mont-Sauvy (Orgon).
Former et accompagner pour mieux protéger
Formation des professionnels, sensibilisation des jeunes, déploiement de médiateurs aux abords des collèges, prise en charge des adolescents... Le Département déploie de nombreux dispositifs pour mieux lutter contre le harcèlement scolaire, à tous les niveaux.
HARCÈLEMENT SCOLAIRE Ce qu’il faut savoir
On parle de harcèlement lorsqu’un enfant est insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux à répétition.
Le harcèlement
Le harcèlement se fonde généralement sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques :
- L’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux)
- Le sexe, l’identité de genre (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme), orientation sexuelle ou supposée
- Un handicap (physique, psychique ou mental)
- Un trouble de la communication qui affecte la parole (bégaiement/ bredouillement)
- L’appartenance à un groupe social ou culturel particulier
- Des centres d’intérêt différents
Dans la plupart des cas, les jeunes victimes de harcèlement scolaire se renferment sur eux-mêmes, se sentent très seuls et sont mal dans leur peau.
- Un enfant qui était très extraverti qui devient très introverti
- Un enfant dont les notes chutent brutalement
- Un enfant qui ne veut plus sortir de chez lui
- Un enfant qui n’est plus invité aux fêtes et anniversaires
- Des retards et des absences (phobie scolaire)
- De l’anxiété, de la crainte
- Une faible estime de soi
Reconnu comme un délit pénal depuis 2022, le harcèlement est désormais sévèrement puni par la loi.
- 3 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende si il n'a entrainé aucune incapacité de travail ou une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours.
- 5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende lorsque les faits ont causé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours ;
- 10 ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.
En cas de cyberharcèlement :
- Si l'auteur est majeur, il risque 2 ans de prison et 30 000 € d'amende. La peine maximale peut aller jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 € d'amende si la victime a moins de 15 ans.
- Si l’auteur est mineur, les sanctions varient en fonction de son âge. La responsabilité civile de ses parents ou représentants légaux est alors engagée.
Non au #HarcèlementScolaire et au #CyberHarcèlement
Département du 13 : Non au harcèlement
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Ne pas en parler c'est s'isoler