
Les milieux marins et littoraux
Avec 438 kilomètres de côtes, le littoral des Bouches-du-Rhône concentre bon nombre de paysages et d’écosystèmes patrimoniaux de la Méditerranée : les côtes rocheuses de La Ciotat, les calanques de Marseille, la lagune de l’Etang de Berre, les plages de sable et les zones humides en Camargue…
Mais l’équilibre de ces milieux reste fragile dans un département fortement soumis à la pression des activités touristiques et industrielles.
La difficulté est donc de concilier le développement des différents usages de la mer avec la préservation de la diversité et des écosystèmes.
Propriétaire de près de 5 000 hectares sur le littoral, le Conseil départemental met en œuvre une politique spécifiquement dédiée à la valorisation et à la protection de ce patrimoine naturel pour préserver la beauté des côtes et des fonds.
Il est également aux côtés de l’ensemble des structures des Bouches-du-Rhône qui gèrent des espaces marins et côtiers sensibles : Camargue, Etang de Berre, Côte Bleue, Calanques.
Le Pelagos, l’écosystème marin du grand large, est sans conteste le plus vaste de notre planète et certainement l’un des moins connus. Cette immensité bleue est l’habitat privilégié d’espèces marines chargées de mystères. Du plancton minuscule aux colossales baleines, le large est la patrie des nomades grégaires et des opportunistes solitaires.
Voici un teaser du film réalisé par l’association « Regard du vivant » en partenariat avec le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône. Ce film montre toute la richesse de la Méditerranée et les nombreuses espèces du large, présentent près de nos côtes.
Livret de la Mer « Nature de Provence »
A travers ce livret de la mer, le Département des Bouches-du-Rhône souhaite mieux faire connaitre aux Provençaux les richesses et la biodiversité de notre territoire, mais également les pressions affectant le milieu marin et quelques solutions pour que chacun puisse agir à la préservation de notre patrimoine naturel exceptionnel.
Île verte: gestion concertée d'un littoral
Intégrée au site classé du Cap Canaille et au Parc national des Calanques, l'exceptionnelle Île Verte, acquise en 1963, est l'un des fleurons du patrimoine naturel départemental. Langue de terre ocre, à 400 mètres du continent, face au Bec-de-l'Aigle et aux chantiers navals de La Ciotat, elle abrite une faune et une flore diversifiées.
Ce domaine, propriété du Conseil départemental, fait l’objet d’une surveillance incendie accrue, tandis que la beauté de ses fonds attire de nombreux amateurs.
Le Conseil départemental a fait installer des mouillages écologiques à l'attention des plongeurs pour préserver l'herbier de Posidonie, une plante marine fortement impactée par les ancres et les chaînes des bateaux.
Cette mesure, issue d'un plan de gestion globale incluant l'Ile Verte, le domaine du Mugel (à La Ciotat) et leur environnement marin, fait du Conseil départemental 13, la collectivité pionnière du département. Cette démarche novatrice de “gestion intégrée de la zone côtière” repose sur une étroite concertation avec les acteurs locaux.
L’un d’eux, la société de construction nautique Monaco Marine La Ciotat, distribue à ses clients des cartes détaillant les zones de mouillage préconisées en baie de La Ciotat et les zones d’interdiction pour la protection de l’herbier de posidonie. Preuve que l’on peut concilier préservation de l’environnement et développement économique.
Côte bleue : l'effet "réserve"
Uniques réserves marines des Bouches-du-Rhône, les zones de Carry-le-Rouet et du Cap Couronne font figure d’exemple sur les pourtours de la Méditerranée. Sur ces zones gérées par le Parc marin de la Côte Bleue depuis plus de 40 ans, la plongée en bouteille, le mouillage des plaisanciers et la pêche sont interdits sur près de 300 hectares.
Il y a véritablement un effet réserve. Les espèces de poissons se développent et l’on assiste au retour d’espèces rares telles que le Mérou. Le parc peut également se vanter d’avoir su associer les pêcheurs professionnels pour organiser les usages liés à la mer. C’est le cas avec la réserve du Cap Couronne, l’une des plus grandes zones marines intégralement protégées de Méditerranée.
Fin 2018 le Parc Marin de la Côte Bleue a intégré la liste verte des aires protégées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ce label promeut une approche positive de la conservation, et vise à reconnaître, encourager et valoriser les succès obtenus par les gestionnaires d’aires protégées. Le Parc Marin de la Côte Bleue fait ainsi partie de la liste des sites reconnus internationalement pour la qualité de leur gestion.
Le Parc National des Calanques
Le Département a toujours été soucieux de la protection de l’environnement et de la valorisation du secteur Calanquais, et ce depuis des années. Il est en effet l’un des plus gros propriétaires foncier et gestionnaire de terrain (Ile verte, Mugel, Marseilleveyre...), avec des axes forts de préservation et d’ouverture au public, et est l’un des acteurs à l’origine de la création du Parc National des Calanques.
Créé le 18 avril 2012 après de nombreuses années de concertation, le Parc national des Calanques a pour principales missions de concilier la préservation des patrimoines naturels et culturels du territoire avec les activités humaines ; accueillir, informer et sensibiliser le public ; lutter contre les pollutions à terre et en mer.
La proximité immédiate d’espaces naturels sauvages avec la deuxième ville de France est la caractéristique marquante de ce territoire terrestre et marin remarquable, et le principal défi que devra relever le Parc national, avec l’aide de tous ses partenaires, dont le Conseil Départemental.
Etang de Berre : Le défi de la reconquête
Avec ses 155 km2, l’Etang de Berre n’est pas seulement un site industriel dégradé par la pollution des usines pétrochimiques ou hydro-électrique. Criques désertes, petits ports ou villages classés se cachent encore sur sa côte ouest.
La mobilisation politique et citoyenne pour réhabiliter et sauvegarder l’étang est chose ancienne. Depuis les années 70, elle n’a cessé de s’amplifier pour aboutir en 2000 à la création du Gipreb (Groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre) qui a mis autour de la table tous les acteurs de la concertation (Etat, collectivités territoriales, industriels, riverains, associations…) dans le but d’élaborer un contrat pour l’étang.
« Depuis les années 80, entre les normes imposant la limitation des rejets industriels, des rejets d’eau douce et de limons de la centrale hydro- électrique EDF de St Chamas, la surveillance écologique – cette lagune est sans doute la plus surveillée du monde - , le rétablissement du droit de la pêche interdite depuis 1957, on peut dire que les choses vont dans le bon sens, estime Serge Andréoni, Président du Gipreb et sénateur-maire de Berre l’Etang.
On a sauvé la baignade dans l’étang, les communes recommencent à aménager des plages. Par contre, les résultats sont très décevants en matière de renaissance de l’écosystème. »
Le retour de la faune et de la flore dans l’étang passe immanquablement par l’arrêt des rejets de la centrale EDF. C’est en vue de cet objectif que le Gipreb a commandé une étude afin d’analyser les retombées socio-économiques d’une totale réhabilitation, impliquant la déviation du canal EDF vers le Rhône.
La Camargue : Entre terre et mer
Le Parc naturel régional de Camargue avec ses 73 km de littoral de l’Espiguette à la Gracieuse, est un territoire fortement tourné vers la mer.
La Méditerranée a une importance majeure, écologiquement avec une biodiversité remarquable, et économiquement avec le tourisme, la pêche, la production de coquillages et le commerce.
Animateur de 2 sites Natura 2000 marins (« Camargue » et « Bancs sableux de l’Espiguette »), le Parc de Camargue gère deux zones marines réglementées :
- Le cantonnement de pêche du golfe de Beauduc qui constitue une véritable réserve marine du golfe de Beauduc. Cette zone créée avec les pêcheurs professionnels est interdite à tout type de pêche. Même si on peut la traverser, le dragage, les plongées et le mouillage y sont interdits.
- La zone de protection de biotope de la pointe de Beauduc est faite pour délimiter et protéger certaines espèces d’oiseaux. En effet, dans la zone d’herbier, le kite-surf, la planche à voile, le mouillage et l’usage d’engin pour la pêche à pied sont interdits. Face à la zone de nidification des sternes naines (délimitée par des piquets), les sports à voile sont interdits entre avril et septembre.
D’autre part, en Camargue, près de 70% du littoral connaît une érosion importante et certaines plages reculent de 14 mètres par an en moyenne depuis 1945 dans les secteurs les plus en érosion.
Baignée d’un côté par le Rhône et de l’autre par la mer, la Camargue est probablement la région d’importance biologique la plus considérable de Méditerranée occidentale.
L'érosion sous surveillance
La frange littorale évolue sous l’influence des dynamiques naturelles et de l’action de l’homme. Ainsi le trait de côte peut être stable, en progression ou en recul.
Les problématiques d’érosions et de submersions marines ont motivé le Conseil départemental à élaborer en 2009 une étude de l’évolution du trait de côte du littoral des Bouches du Rhône.
L’évolution de ces phénomènes, leur connaissance, leur compréhension et leur anticipation sont une nécessité pour les acteurs publics, aussi bien sur le plan environnemental qu’au regard des enjeux humains et économiques.
Sur la base de l’état des lieux, cet outil global et évolutif a permis d’établir un diagnostic de l’évolution du trait de côte afin de mettre en perspective des propositions de modes de gestion du littoral.
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Le guide essentiel du littoral
Livret des programmes courts "océan de vie"
Etude de l'évolution du trait de côte du littoral des BdR au regard de l'érosion marine