
La farine, pas si simple !
L’obtention d’une belle farine n’est pas chose aisée dans un moulin à vent. Avec 100 kilos de blé, on obtient environ 85 kilos de farine. Mais c’est un travail complexe et minutieux. Les grains de blé sont d’abord passés entre deux meules (1,7 tonne chacune pour 1,66 mètre de diamètre). Le réglage de l’écart entre les deux meules est essentiel pour obtenir une farine de qualité. C’est là que le travail du meunier prend tout son sens.
Après avoir été broyés, on obtient une farine dite “intégrale”, c’est-à-dire que le son (l’enveloppe du grain) est encore mélangé à la farine. Elle est ensuite tamisée dans la bluterie (tamis rotatif) afin d’obtenir une farine de type 65 ou 80. Il existe en France 6 types de farine : T45, T55, T65, T80, T110 et T150. Plus le chiffre est grand, moins la farine est raffinée et plus elle contiendra du son, particulièrement efficace pour le transit. Pour être bio, la farine doit être au moins de type 65.
Une si longue histoire
Si le moulin de Pallières est le seul en activité dans toute la région Paca, son histoire est similaire à des centaines d’autres dans le département.
C’est à partir du 11e siècle qu’ils se développent dans les monastères puis dans les différentes seigneuries laïques. Le seigneur, qui a fait construire le moulin, est aussi maître du “ban”. Il exerce un monopole en obligeant la population à faire moudre le grain au moulin seigneurial, moyennant une redevance. Un usage qui sera levé à la Révolution française.
Tout au long du Moyen-Âge, l’usage des moulins se diversifie : moulin à blé, à huile, à bière, à scier, à fer ou à papier. Mais avec le développement de nouvelles énergies issues de l’utilisation du charbon, le moulin se transforme en usine et l’on voit apparaître les minoteries, qui marqueront le territoire jusqu’au milieu du 20e siècle.
Les moulins traditionnels eux, déclinent. Mais il suffit de sillonner les routes provençales pour les voir toujours présents dans le paysage.