Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

GLANUM, une ville, 3 civilisations, un site unique

Unique dans le bassin méditerranéen par la conservation et la diversité de ses édifices, le site archéologique de Glanum à Saint-Rémy-de-Provence vous replonge dans l’Histoire, de l’âge de fer jusqu’à… van Gogh ! Entrez dans la vie mouvementée d’une ville qui faillit rester sous terre. Bienvenue à Glanum…

Un bon conseil : lorsque vous entrez sur le site archéologique de Glanum, munissez-vous d’un plan descriptif, voire d’un audio-guide. Car au-delà des vieilles pierres et autres édifices répartis sur deux hectares, vous allez surtout pouvoir remonter le temps et découvrir 3 civilisations échelonnées sur plus de 2700 ans, de la Rome impériale aux plus anciens Gaulois. 
 

EN L’HONNEUR DU DIEU GLAN 

Ce sont ces derniers qui fondent Glanum vers 700 avant notre ère, et plus précisément des Gaulois commerçants du sel : les Salyens. Installés sur une des deux seules voies de l’Antiquité permettant de passer d’un côté à l’autre des Alpilles, ils vont pendant plusieurs siècles prospérer grâce à l’eau qui coule en abondance. Une source sacrée toujours en activité (en tous cas son débit d’eau…) sera dédiée au culte d’un Dieu celte, Glan et à ses compagnes bienfaisantes, les Mères glaniques. Le lieu prend alors le nom de Glanum. 
 

LES ROMAINS, TRUBLIONS DE L’HISTOIRE 

Si l’arrivée des Grecs au 3e siècle avant JC ne pose pas de problèmes aux Salyens, tel n’est pas le cas avec celle des Romains quatre siècles plus tard. La conquête de toute la Narbonnaise* est en marche et Glanum est vite mise au pas. Elle reçoit même la citoyenneté romaine. Fin de l’histoire pour le peuple Salyen. Quant aux Grecs, leur influence culturelle et leur architecture des bâtiments de l'époque pré-romaine, les sauvera de l’oubli. C’est toute cette histoire que l’on découvre en remontant la rue centrale du site : une villa et son atrium, une palestre pour la pratique du sport, des thermes et une piscine chauffée, mais aussi le sanctuaire d’Hercule, des autels votifs ou des maisons indigènes de l’époque gauloise. 
 

1921, DÉBUT DE 60 ANS DE FOUILLES 

À partir du 3e siècle, les habitants abandonnent le site qui sera peu à peu enseveli sous 6 mètres de terre, recouvert d’oliviers (voir ci-contre) et oublié de l’Histoire. Est-ce à la faveur du Dieu Glan que le ciel déclencha au début du siècle un violent orage, laissant apparaître l’arase d’une tour, anciennement salle du conseil municipal ? Sans doute pour ne pas froisser la volonté divine, des fouilles furent entreprises sous l’égide de l’archéologue Pierre De Brun et de son acolyte Pierre Formigé qui mirent au jour l’incroyable cité et ses trésors. Vestiges gaulois, hellénistiques, du haut et du bas Empire, des milliers de pièces exceptionnelles ont été découvertes et déposées à l’Hôtel de Sade à Saint-Rémy-de-Provence. Si plus de 70 000 visiteurs arpentent chaque année le site, ils ne sont pas les seuls occupants du lieu. En effet, situé au cœur du Parc régional des Alpilles, Glanum est aujourd’hui un élément de conservation de la faune et de la flore. Avec notamment la présence exceptionnelle d’une colonie toujours plus grandissante de lézards ocelés, sans doute attirés par la chaleur des pierres et l’absence de prédateurs. Un privilège dont n’ont pas bénéficié nos ancêtres les Gaulois…

*Province du sud-est de la Gaule 
Rens. : 04 90 92 23 79 - site-glanum.fr
 

SOUS L'ŒIL DE VAN GOGH

Malgré son imagination fertile, Vincent van Gogh ne se doutait pas en peignant son tableau “Le rocher des deux tours” en 1899, que sous ces fameux oliviers, 2700 ans le contemplaient. Cette vue typiquement provençale qu’il avait de sa chambre alors qu’il était interné, semblait somme toute bien banale. Pourtant, c’est précisément là, 30 ans plus tard, qu’on découvrira les premiers vestiges de Glanum et ses nombreux édifices. Il nous reste à imaginer ce qu’aurait pu donner un temple toscan ou une fontaine triomphale sous les pinceaux de ce peintre génial. Le Dieu Glan aurait été ravi de l’admirer…

LA SOURCE SACRÉE COULE ENCORE...

Sacrée pour les Gaulois, la source le restera pour les Grecs. Mais le mythe fut malicieusement entretenu par les Romains, champions de la propagande. Et notamment par Aggripa, Général sous Auguste. La légende voudrait que blessé à la jambe, Aggripa, en guerre dans le coin, vint se baigner dans cette source d’eau naturelle. Et le miracle de la guérison eut lieu. L’histoire était alors en marche et des milliers de malades et autres pèlerins vinrent demander guérison à la source sacrée. Si ses vertus ne sont pas officiellement reconnues, cette petite retenue d’eau coule pourtant toujours malgré les sècheresses et la pénurie d’eau.