
Quels enjeux pour l’agriculture des Bouches-du-Rhône ?
Notre agriculture est soumise à une forte pression foncière avec différentes causes identifiées :
- Un prix élevé du foncier agricole qui s’aligne sur le prix des parcelles constructibles.
- Une spéculation qui bloque l’accès au foncier pour les exploitants malgré des terres en friche.
- Une agriculture en pleine mutation économique et environnementale :
La vente directe en forte progression (+ 48 % en 10 ans !)
Nécessité d’adaptation au changement climatique. - Une agriculture en difficulté démographique : érosion régulière du nombre d’exploitations (1 installation pour 3 départs à la retraite).
Principes de la stratégie départementale de préservation du foncier agricole :
- Privilégier l’économie d’espace, notamment des espaces agricoles et naturels,
- N’envisager des déclassements de zones agricoles que de façon retenue, organisée et concertée,
- Avec une véritable logique de compensation, en évitant la « fausse compensation »,
- Mettre en place ou accompagner des mesures de préservation du foncier agricole (ZAP ou PAEN)
Reconquérir : les actions du Département
- Soutien à l’animation foncière territoriale de la SAFER pour débloquer et stocker le foncier à destination des agriculteurs,
- Conventions d’aménagement rural avec la SAFER sur des territoires à enjeux : Communautés d’agglomération ou de communes, Parcs naturels régionaux (Alpilles),
- Aide à l’investissement des exploitants pour la reconquête agricole ou pastorale des territoires à l’abandon,
- Mise en place depuis 1999 du Fonds Départemental de Gestion de l’Espace Rural (FDGER) doté d’une enveloppe de 700 000 €/an.
La sécurisation de l’accès à l’eau
Aménager pour permettre à l’agriculture méditerranéenne de subsister : vers une optimisation de la gestion de l’eau par les irrigants
Le Département consacre annuellement 1 M€ au Programme d’aide aux investissements d’hydraulique agricole.
Dans ce cadre, il finance généralement de 30 à 40 % les travaux de confortement de canaux, de régulation et de modernisation des ouvrages de distribution générateurs d’économies d’eau.
Ainsi, depuis 2015, ont été financés près de 18 M€ de travaux à hauteur de 6,2 M€ (35 % en moyenne) dont on estime qu’ils auraient permis d’économiser près de 8 % des dotations des associations syndicales autorisées (ASA) en hydraulique agricole.
Les besoins en investissement pour le département s’élèvent à 125 M€, pour une économie d’eau de 32 millions de m3 prévus dans les Bouches-du-Rhône, soit 26 % du total des économies.
On estime donc le besoin annuel en investissement dans notre département à environ 13 M€ par an, sur 10 ans.
Mais il apparaît indispensable, en contrepartie de financements publics massifs, d’engager une réforme structurelle en profondeur des Associations Syndicales de Propriétaires (ASP) gestionnaires de canaux afin de s’assurer du bon entretien et de la bonne gestion dans le temps des ouvrages ainsi modernisés.
Telle est la vocation du schéma départemental d’hydraulique agricole.
Dans ce contexte de fortes tensions sur la ressource en eau et face au besoin massif de modernisation des canaux, l’État, sous l’impulsion du Préfet des Bouches-du-Rhône, et en partenariat avec le Département, la Métropole, la Région et les représentants de la profession agricole, a confié à la Fédération départementale des Structures Hydrauliques du département (FDSHY), le pilotage d’une démarche d’élaboration d’un schéma départemental d’hydraulique agricole, étude-action à vocation opérationnelle avec pour objectif de formuler des propositions concrètes selon les axes suivants :
- identification et évaluation des besoins d’investissements à réaliser et des économies d’eau induites par la modernisation des canaux,
- réorganisation de la gouvernance « atomisée » de l’hydraulique agricole par région homogène sur le plan hydraulique,
- étude d’un nouveau modèle économique pour les gestionnaires de réseaux centré sur le multi-usage.