Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Aux portes des Alpilles : Le sentier de la pierre à Orgon

Cette balade autour du village d’Orgon permet de découvrir l’histoire du territoire à travers la géologie, mais aussi la biodiversité et le patrimoine local.


Stèles du Néolithique, oppidum celto- ligure, portes et remparts médiévaux ou façades Renaissance... autant de vestiges qui témoignent de la riche et tumultueuse histoire d’Orgon dont les plus anciennes traces d’occupation, datant de la fin du Paléolithique, ont été trouvées au pied de ses falaises.

 

À LA DÉCOUVERTE D’URGONIA

Mais Orgon est surtout un haut lieu de la géologie et de la paléontologie provençales. Il fait partie des rares sites à travers le monde recélant un faciès* de référence internationale qui porte son nom latin : Urgonia. Formé il y a quelque 130 millions d’années, quand le massif des Alpilles était recouvert par une mer chaude et peu profonde, le calcaire urgonien, très blanc et riche en fossiles, est exploité par l’homme depuis l’Antiquité.

Au cœur du village, le musée Urgonia raconte cette fabuleuse histoire, jusqu’à l’arrivée de l’homme sur le territoire il y a environ 10 000 ans. La visite du musée se complète par une sortie sur le Sentier thématique de la Pierre à la découverte de divers géosites ainsi que du patrimoine architectural d’Orgon.

 

ENTRE PINÈDE ET BELVÉDÈRE

Du musée, on monte vers les arènes pour emprunter le chemin du Moulin à Vent. Après la barrière DFCI, le sentier, balisé en bleu, traverse une pinède et passe à proximité de la chapelle Saint-Gervais (15e siècle) superbement rénovée.
On atteint ensuite une petite carrière du 19e siècle où l’on peut chercher des fossiles dans les blocs de pierre qui la jonchent.
Plus loin, agrémenté de panneaux pédagogiques, un belvédère aménagé au-dessus du gisement actuel donne une vue d’ensemble sur les zones en exploitation et les secteurs réhabilités.
En face du belvédère, le sentier s’enfonce dans la pinède et, après quelques marches de bois, longe un ancien gaudre** bordé de murs de pierres sèches. Au cimetière, le sentier grimpe à gauche jusqu’à la route de Notre-Dame-de-Beauregard pour franchir la faille éponyme.

 

BEAUREGARD LA BIEN NOMMÉE

En s’élevant sur la route se dévoile, à droite, la "Vallée Heureuse" avec, aménagé dans une ancienne carrière,
le lac de Lavau cerné d’arêtes et de pitons rocheux. À gauche, côté falaise, la superposition des couches des différents types de calcaire qui caractérisent la plateforme urgonienne est bien visible.

Arrivé au sommet, l’esplanade de la chapelle offre un superbe point de vue sur la Durance et le monumental viaduc d’Orgon. On passe les anciennes fortifications pour aller se repérer sur la table d'orientation qui domine la vallée de la Durance : les Alpilles d’un côté, le Luberon de l’autre, le mont Ventoux, les Préalpes...
On prend ensuite le chemin des Oratoires, à gauche balisé en jaune, puis à droite jusqu’aux réservoirs. Le sentier descend en direction des ruines du château du Duc de Guise. On passe enfin la porte de l’Hortet du 13e s., la plus ancienne de la ville, pour rallier le cœur du village.


* en géologie, aspect et composition d'une roche
** fossé d’écoulement d’eau pluviale

UN CALCAIRE UNIQUE

L’Urgonien est un terme créé par le naturaliste Alcide Dessalines d’Orbigny en 1850, d’après le nom latin d’Orgon. À partir de l’étude de la faune fossile caractéristique du calcaire d’Orgon, formé il y a 130 millions d'années, le naturaliste a défini un nouvel étage géologique du Crétacé inférieur. On y trouve de nombreuses espèces de rudistes (mollusques bivalves), dont deux, Requienia ammonia et Toucasia carinata, recensées nulle part ailleurs. Seuls deux autres sites dans le monde produisent un calcaire aussi pur, à 99,98 %, utilisé dans la fabrication de cosmétiques, médicaments et produits alimentaires.

UN HABITAT POUR LES CHAUVES-SOURIS

Les cavités artificielles liées à l’extraction de la pierre font du territoire un réservoir écologique indispensable pour le maintien des populations de plusieurs espèces de chauves- souris cavernicoles. Les Alpilles accueillent notamment 15 % de la population hibernante française de Minioptère de Schreibers. De plus, la permanence d’une zone humide au fond de la carrière attire nombre d’insectes, dont se nourrissent les colonies nichant à Orgon.

UN MUSÉE DÉDIÉ

Unique musée en Provence à proposer une exposition sur le calcaire urgonien, ses fossiles, ses spécificités et son exploitation par l’homme, le Musée Urgonia, est installé dans l’ancienne prison du 17e siècle.

 

 

+ d'infos :

Temps : 1h30

Distance : Une double boucle de 3,5 km

Balisage bleu, puis jaune

On peut se garer sur le parking du musée ou sur celui des arènes juste au-des- sus. Visites commentées du musée ou du sentier sur réservation (3 € par pers.) Renseignements : 04 90 73 09 54

urgonia.mediation@orgon.fr / musee.urgonia@orgon.fr / www.musee-urgonia.fr

Le Sentier de la Pierre a obtenu en 2018 la marque “Valeurs Parc Naturel Régional” au service du développement durable du territoire.