Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Culture

À Arles, la Maison de la Harpiste reprend vie

08/09/2021

C’est un puzzle vieux de 2 000 ans. À Arles, le Musée départemental Arles antique et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont dévoilé les premiers résultats du remontage des fresques de la « Maison de la Harpiste », une luxueuse demeure de style pompéien datant du 1er siècle avant notre ère, dont le premier décor peint vient d’être entièrement recomposé.

En présence de Nicole Joulia, Vice-Présidente du Conseil départemental déléguée à la Culture et Jean-Marc Perrin, conseiller départemental délégué à l’archéologie et la paléontologie, les équipes du MDAA et de l’Inrap ont tiré un premier bilan du formidable travail réalisé après la fouille de « La Maison de la Harpiste », entre 2014 et 2017, où des milliers de fragments (800 caisses au total, ndlr) de décors peints ont été découverts sur le site de la Verrerie à Arles.


Un travail d’une ultime précision

Les recherches se sont d’abord concentrées sur le décor d’une pièce de 16 m² que les scientifiques identifient comme une salle à manger ou une chambre, dotée d’un parement peint sur quatre de ses parois. Avant d’entamer la reconstitution, il a tout d’abord fallu nettoyer chacun des fragments, un à un, pendant plusieurs années. Ce n’est qu’en avril 2021 que cet immense chantier de remontage a pu démarrer dans la salle des expositions temporaires du musée départemental.

Etalés sur plus de 220 m², les morceaux du premier décor de la Maison de la Harpiste, qui doit son nom à l’un des personnages découverts sur un pan de mur, ont été soigneusement observés puis progressivement réassemblés, sous les yeux experts de Julien Boislève, toïchographologue, spécialiste des enduits peints. Au fil des mois, parfois devant un public conquis, l’équipe est donc parvenue à faire émerger les visages, colonnes, scènes de chasse et autres splendeurs aux couleurs presque intactes.


 

Un état de conservation remarquable

« Nous n’aurions jamais imaginé retrouver des peintures dans un tel état de conservation. C’est remarquable » s’étonne encore Marie-Pierre Rothé, archéologue au MDAA et responsable de l’opération. « Cette maison a été bâtie entre 70 et 50 avant notre ère avant même la création de la colonie romaine d’Arelate (Arles). C’est donc une découverte exceptionnelle à plusieurs titres, puisqu’elle nous permet, au-delà de la dimension archéologique, d’en savoir plus sur ce qu’il s’est passé sur la rive droite du Rhône à cette époque. Nous savons que le propriétaire était très riche et qu’il a fait venir des artisans directement d’Italie, car personne ne maîtrisait encore ces techniques ce moment-là » conclut-elle. 

Alors que le remontage du premier décor est achevé, l’étude se poursuit désormais en Camargue, au château d’Avignon dont le Département est propriétaire, où les équipes s’attèlent à reconstituer deux pièces complètes de la Maison de la Harpiste. Les restaurateurs prendront ensuite le relais pour les intégrer au mieux dans les collections permanentes du musée d’ici à 2026, ce qui offrira à voir un des ensembles les plus complets de style pompéien connus en France. 

 

Photos : © Rémi Bénali, Inrap-MDAA

 

Le Pays d’Arles, capitale provençale de la culture en 2022

Décerné par le Département depuis 2017 à différentes communes des Bouches-du-Rhône, le label « Capitale Provençale de la Culture » est attribué pour 2022 aux 29 communes du Pays d’Arles qui vont devenir le théâtre d’une riche programmation culturelle destinée à tous les publics. Autour d’Arles, qui ne compte pas moins de 8 monuments classés au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est tout un territoire qui va vivre au rythme de la culture, entre festivals, découverte du patrimoine, gastronomie, expositions, spectacles et arts de la rue.