A la veille de la Journée de l’Europe du 9 mai, une trentaine d’élèves du collège Joseph D’Arbaud de Salon-de-Provence se sont rendus à Strasbourg pour découvrir les institutions européennes. Un voyage en compagnie de la conseillère départementale Anne Rudisuhli, déléguée aux Affaires européennes, au cours duquel les collégiens ont pris la mesure de leur citoyenneté européenne dans un contexte marqué par le conflit en Ukraine.
L’hémicycle est vaste et le moment solennel. À la tribune, la Présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen défend un rapport sur l’aide à l’Ukraine. Dans les travées du public, les élèves du collège Joseph D’Arbaud écoutent. « C’est ouf, on voit l’histoire en direct », lance une jeune fille. « C’est clair, on a de la chance d’être venus juste à ce moment-là ». Pour ces adolescents, l’Europe est aujourd’hui une réalité. C’est le but de leur séjour organisé par le Département et l’équipe éducative de l’établissement : leur faire vivre de l’intérieur les activités du Parlement européen et découvrir les différentes institutions. Une journée au pas de charge qui a commencé par la visite du Conseil de l’Europe dont la mission est de promouvoir la démocratie et protéger les droits de l’homme en Europe. Une première étape avant d’entrer au Parlement Européen et d’assister à une séance et au vote de plusieurs décisions.
Selfie sous le drapeau européen
Pour découvrir un peu mieux l’institution, la députée européenne Laurence Farreng et son attachée parlementaire Anne-Cécile Gault sont venues à la rencontre des collégiens. Missions de l’institution, vote des rapports, activité quotidienne, tous les aspects du travail des députés et de la vie du Parlement sont expliqués. Et si chacun y va de son selfie sous le drapeau européen, nul doute que les étoiles représentées sur le drapeau ont pour ces jeunes un sens désormais particulier. Une journée riche en découverte ponctuée par un détour à la Collectivité Européenne d’Alsace (CEA) sous la férule de son Président, Frédéric Bierry. L’occasion pour Anne Rudisuhli, conseillère départementale déléguée aux Affaires européennes d’envisager une collaboration entre le Département des Bouches-du-Rhône et la CEA.
Mémoire et émotion
Mais l’Alsace est aussi et surtout une terre de mémoire, ballotée depuis le 19e siècle entre deux pays et marquée très profondément par les guerres. Une mémoire entretenue par une population qui garde encore les stigmates des horreurs passées. C’est ce que les collégiens vont découvrir le deuxième jour avec la visite du camp de concentration de Natzweiler-Struthof, à quelques kilomètres de Strasbourg. Ici, en plein cœur de la forêt alsacienne, près de 52 000 prisonniers ont été retenus. On estime à près de 18 000 le nombre de personnes qui y ont trouvé la mort. Une vision que les collégiens ont du mal à imaginer et à supporter. Et si des larmes coulent sur le visage de certains, c’est parce que l’émotion est trop forte pour être retenue. À la sortie, chacun se demande comment des hommes ont pu agir avec autant de haine et d’inhumanité.
À l’heure où ces adolescents voient des images d’une guerre à leur porte, la mémoire d’un passé pas si lointain leur permet de prendre conscience du rôle de l’Europe et de sa nécessité. Un voyage particulier pour ceux qui seront les citoyens européens de demain.