Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Culture

Gilles Martin-Raget : l’homme qui prend la mer

29/09/2021

Le photographe a capturé dans son objectif les plus grandes régates du monde, et notamment la Coupe de l’America dont il a couvert chaque édition depuis 1983.

Quand tu es photographe pour une course de voile, tu es parfois le seul à voir un moment particulier de cette course et tu le partages avec les autres. C’est ça qui est extraordinaire dans ce métier”, explique d’une voix douce Gilles Martin-Raget.

L’homme est connu dans le monde entier pour ses photos de voile. Originaire d’Arles, c’est à l’adolescence qu’il se passionne pour la photo. D’abord grâce à un petit Instamatic offert par son grand- père. Puis les Rencontres d’Arles serviront de véritable déclencheur. “Je faisais du noir et blanc dans la salle de bain, chez mes parents. Je me suis dit que je pourrais devenir journaliste reporter. Parce que bon, on se calme, on ne peut pas tous devenir des Michel Vaillant ou des Tanguy !”, plaisante-t-il.

 

1ère photo : LE CATAMARAN EMIRATES TEAM NEW ZEALAND chavire lors de la Coupe de l’America 2017 aux Bermudes.
2e photo : LE TRIMARAN DE LOÏC PEYRON FUJIFILM au large de l’île d’Ouessant lors de la Course des Phares 2002.

 

UNE ÉCOLE DE VIE FORMIDABLE 

À 19 ans, Gilles Martin-Raget découvre la voile. Après un service militaire en tant que moniteur de planche à voile, des régates en Méditerranée et quelque dix ans de courses, sa carrière est définitivement lancée : désormais il alliera ses deux passions pour devenir officiellement photographe de mer. En 1983, lors de la Coupe de l’America à Newport, pour la première fois depuis 132 ans, ce ne sont pas les Américains qui remportent la course mais l’équipe australienne. Gilles Martin-Raget devient le témoin de ce moment historique dans le monde de la voile et l’une de ses photos fera la une du mythique “Sail Magazine”.

Plus question de rater une seule édition. Espagne, Californie, Nouvelle-Zélande : à chaque fois l’homme embarque femme et enfants pendant plusieurs mois pour vivre de sa passion. Les bateaux deviennent de plus en plus performants et donc de plus en plus durs à photographier. Pas de quoi faire peur à Gilles Martin- Raget : “Quand on couvre des compétitions d’une telle rigueur sportive, faut se lever les fesses pour être au niveau ! Mais on y va car c’est une école de vie formidable”.

 

 

 

1ère photo : LA GOÉLETTE À TROIS MÂTS SHENANDOAH en croisière aux pieds du glacier Garibaldi en Terre de Feu.
2e photo : LA COUPE DE L’AMERICA au sommet du Golden Gate Bridge à San Francisco en 2013.

 

UN AMOUREUX DE LA PROVENCE

Sa réputation n’est alors plus à faire et il collabore à la fois pour la presse spécialisée et généraliste : “Voiles et voiliers”, “L’Équipe”, l’AFP ou encore “Libération” pour qui il tiendra même un journal de bord de la Coupe de l’America. Il devient le photographe de plusieurs navigateurs ou équipes de voile à travers monde.

Mais l’homme et le photographe ne se résument pas à la mer. Celui qui vit aujourd’hui dans le quartier d’Endoume à Marseille est un amoureux inconditionnel de sa région qu'il se plait à photographier. “Ici, on a la Camargue, les Calanques, les Alpilles, la corrida, une lumière incroyable ! Comment ne pas vouloir photographier la Provence !”. Et d’ajouter, sourire aux lèvres : “J’aurais dû m’installer en Bretagne pour exercer mon métier... Mais impossible pour moi de quitter le Sud. Et ma femme est marseillaise, alors !”.

Retrouvez le travail de Gilles Martin-Raget sur www.martin-raget.com
 

 

 

 

1ère photo : LE LÉGENDAIRE AUSTRALIA II, vainqueur historique de la Coupe de l’America en 1983 photographié depuis le haut du mât de France III.
2e photo : L'IMMENSITÉ DU SPI BLANC d'une goélette Créole avec ses 1200 m2.