Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Hugues Charrier : au cœur de l’humain

26/11/2021

Assureur dans une autre vie, celui qui est aujourd’hui un photographe professionnel aguerri immortalise l’humain, ses métiers et la richesse de ses lieux de vie.

Enfant, il aimait déjà la photo. C’est en effet au club photo de son collège à Paris que Hugues Charrier s’est pris de passion pour cet art. “À l’époque, mes parents ont dû refaire les canalisations de la salle de bain car j’y avais déversé mes produits photo”, se rappelle-t- il avec malice depuis sa maison proche du bord de mer à Marseille.

C’est toutefois dans un tout autre domaine qu’il entame sa première vie. Après des études de droit, il se tourne vers l’assurance où il fera une brillante carrière. La photo ne le quitte jamais vraiment mais c’est en 2010, alors que son travail l'éloigne de Paris pour rejoindre Marseille, qu’Hugues Charrier se replonge avec passion dans ses premières amours. Le plus souvent à travers des photos noir et blanc même s’il ne délaisse pas complètement la couleur.
 

“Aller de soi en soi en passant par les autres”

Ses maîtres ? “Henri Cartier-Bresson, Jacques-Henri Lartigue ou encore Don McCullin. Des photographes d’exception qui ont su mettre l’homme au cœur de leur travail”, s’enthousiasme-t-il. Photographe humaniste comme il se définit lui-même, Hugues Charrier s’est construit à travers les voyages.

Un proverbe dit que voyager, c’est aller de soi en soi en passant par les autres. Photographier, c’est la même chose”. En Asie, il immortalisera notamment l’ethnie des Thaï noirs. Un travail qui montre la richesse culturelle de ce peuple avant que ses traditions ne disparaissent. Parmi ses autres thèmes de prédilection : l’artisanat, les vieux métiers mais aussi... l’art abstrait du travail de la rouille sur la matière ! Et un vif attrait pour l’apiculture.

Sous son calme apparent et malgré sa voix douce, Hugues Charrier semble en ébullition permanente. L’homme ne s’arrête jamais. Lauréat du concours photo “jeux d’ombres” du National Geographic en 2017, il sera récompensé par le Prix du jury au concours photo Amica en 2018. Il enchaîne alors les expositions.
 

Hommage à Paul Cézanne

En 2020, le tout juste sexagénaire entreprend une formation à la prestigieuse école des Gobelins. Il y découvre le portrait et le studio. Une révélation. “Désormais, j’ai installé un studio à la maison et je ne vis plus que de la photo”, dit-il avec fierté.

Comme toujours, les projets fourmillent. Le prochain en date : un livre, “Échos cézanniens” *, en collaboration avec le peintre Lionel Borla. Les deux hommes y confrontent leurs visions des sites de Provence où Paul Cézanne vécut et peignit. Un double regard graphique donc où les peintures de Lionel Borla résonneront avec les photographies d’Hugues Charrier.

J’ai appris à connaître Marseille et la Provence grâce à mes errances photographiques”, explique Hugues Charrier.
À n’en pas douter, ce livre sera une belle ode à sa terre d’adoption.

*À paraître d’ici la fin de l’année.