Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Agriculture

Le Département et la Métropole agissent pour la souveraineté alimentaire

18/05/2022

Dans un contexte où la guerre en Ukraine et la crise sanitaire ont mis au jour l’impérieuse nécessité de préserver la capacité nourricière de notre territoire, Martine Vassal a lancé mardi 17 mai un grand plan d’actions en faveur de la souveraineté alimentaire des Bouches-du-Rhône, porté conjointement par le Département et la Métropole.

Un soutien à la pêche locale et artisanale

Le Département a mis en place en 2022 trois dispositifs d’aide à l’investissement pour les pêcheurs et les conchyliculteurs du territoire, afin de les aider à moderniser la flotte de pêche, à faciliter l’installation de nouveaux pêcheurs et à développer la filière conchylicole.

L’objectif du Département est de soutenir la pêche locale en accompagnant les initiatives des professionnels du secteur pour améliorer leur compétitivité, valoriser la qualité de leurs produits et préserver les ressources et l’environnement. Entre 2015 et 2022, 12 entreprises (conserveries, fabricants de poutargue, producteurs de moules et d’huîtres) ont reçu ainsi un montant global d’aides départementales de 700 000 euros.

Un circuit très court en agriculture biologique

Produire des fruits et légumes biologiques, locaux et de saison qui arrivent chez le consommateur sans aucun intermédiaire, c’est le défi relevé par Thierry et Virginie Gozzerino sur leur exploitation agricole « Ma saison légumes ».
 
Spécialiste des circuits très courts, le couple fait notamment partie de l’Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (Amap) « Les Paniers Marseillais », dont l’objectif est créer un lien direct entre paysans et consommateurs, qui s'engagent à acheter la production à un prix équitable en payant à l’avance.
 
Soutenue dans son développement par le Département et la Métropole depuis plusieurs années, l’exploitation constitue aujourd’hui un modèle vertueux que Martine Vassal, en visite sur place vendredi 20 mai, souhaite largement développer à l’échelle du territoire.
 
Avec 45 fruits et légumes cultivés chaque année, Thierry Gozzerino destine 90% de sa production aux AMAP et 10% à la vente directe sur sa ferme.
Toutes les infos sur https://masaisonlegumes.fr/


L’agriculture dans les Bouches-du-Rhône en chiffres :


145 000 hectares de terres cultivées
1er producteur français de fruits et légumes
3 900 exploitations agricoles
11 000 emplois salariés
70 % des achats de fruits et légumes effectués en grandes et moyennes surfaces
 

C’est à « la ferme des petits champs », chez le jeune agriculteur Rémy Van den Bussche installé dans la Zac des Hauts de Sainte-Marthe (14e) à Marseille, que Martine Vassal a choisi de dévoiler les mesures phares de ce nouveau plan d’actions en faveur de la souveraineté alimentaire. « Ce lieu est un bon exemple. Nous sommes sur des terres qui ont été remises en culture depuis seulement un an grâce au foncier public mis à disposition de l’agriculteur. Elles étaient à l’origine dévolues à la promotion immobilière », a expliqué la Présidente en préambule.
 

Notre consommation importée à 90%

« Comme vous le constatez ici, le Département et la Métropole font déjà beaucoup pour aider les agriculteurs à s’installer et les consommateurs à manger frais, local et de saison. Mais au regard du contexte actuel, aggravé par la flambée des coûts de production, nous devons aller encore plus loin ! ». De surcroit, si le département regorge d’atouts avec de l’eau, du soleil et des terres remarquables, un triste constat fait jour :  90 % des productions locales sont vendues et consommées à l’extérieur du territoire tandis que nous importons 90 % de notre consommation. « C’est totalement insensé ! » a regretté la Présidente.
 

10 actions concrètes pour plus d’autonomie

A travers ce plan, le Département et la Métropole ambitionnent donc d’inverser la tendance et de rapprocher davantage le consommateur du producteur en rendant les produits locaux plus accessibles. Pour y parvenir, il est également question préserver les terres agricoles en luttant contre la pression foncière. Voici les dix mesures phares :

  • Ouvrir 1 à 2 points de vente de produits frais et locaux chaque année
  • Convertir 4 à 5 grandes surfaces par an à l’installation de corners de fruits et légumes locaux
  • Augmenter de 10 à 15% les livraisons de fruits et légumes locaux aux écoles et collèges
  • Augmenter de 10 % par an la part de produits alimentaires bio et locaux dans la restauration scolaire des communes
  • Aider à l’installation de légumeries ou d’unités de transformation culinaires 
  • Atteindre l’objectif de « zéro artificialisation des terres irriguées » dès 2022 
  • Créer des zones agricoles protégées (ZAP)
  • Mobiliser du foncier public pour créer 50 hectares par an de nouvelles terres productives
  • Accompagner les communes pour la remise en culture de terres en friche
  • Accompagner l’installation d’agriculteurs à hauteur de 10 hectares par an


A terme, ce plan d’actions doit permettre d’atteindre 15% d’autonomie alimentaire contre seulement 7 à 8 % aujourd’hui.