Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Réserve Naturelle Sainte-Victoire

Située au pied ouest de la montagne Sainte-Victoire, au Nord-Est d’Aix-en-Provence, et au cœur du Parc départemental de Roques-Hautes, la Réserve Naturelle de Sainte-Victoire est une réserve naturelle nationale et géologique couvrant 140 hectares.

Créée en 1994, elle protège le site paléontologique historique des « Grands-Creux » et bénéficie du plus haut niveau de protection réglementaire en France en interdisant toute pénétration dans son périmètre, en dehors des pistes et sentiers balisés.

Le secteur des « Grands-Creux » est connu depuis 1947 pour son gisement paléontologique à œufs de dinosaures. Ceux-ci ont été pondus à la fin du Crétacé et se sont fossilisés dans des argiles rouges et des grès continentaux très vulnérables à l’érosion actuelle.

 

Le site est d’importance majeure dans un contexte international où moins d’une dizaine de sites comparables ont été identifiés dans le monde. Depuis 2015, de nombreux ossements fossilisés de dinosaures ont été mis au jour, enrichissant nos connaissances sur leur diversité locale : Arcovénator, Rhabdodon, Variraptor et un titanosaurien indéterminé. Cette faune est complétée par d’autres de reptiles : tortues aquatiques et terrestres, crocodiliens, varans, lézards, tous typiques du Crétacé supérieur de Provence.

 

Au-delà du strict intérêt géologique, son caractère remarquable réside également dans son paysage, sa faune, sa flore et sa fonge exceptionnels. Située à la limite entre les domaines alpin et méditerranéen et naturellement protégée par les reliefs périphériques (Costes-Chaudes, Crète du Marbre et Les Harmelins), la Réserve naturelle présente un contexte biogéographique surprenant avec six habitats d’intérêt communautaires dont un prioritaire, celui des pelouses de crêtes.

 

Cette mosaïques d’habitats offre une diversité biologique remarquable à l’échelle du massif avec de nombreuses espèces rares et patrimoniales : Aigle de Bonelli, Genette, Loup, Araignée sandalion, Zélote chevalier servant, Astragale hérissé d'aiguillons, Chardon à épingles, Polypore dressé...

 

Depuis 2016, le Département des Bouches-du-Rhône, gestionnaire du site, affiche clairement sa volonté de poursuivre :

  • les opérations liées à la connaissance du géopatrimoine,
  • les inventaires naturalistes sur le patrimoine vivant afin de le conserver efficacement,
  • la sensibilisation des visiteurs sur la richesse et la fragilité du site.

 

Sous l’autorité du Préfet, le gestionnaire, s’appuie sur un Comité consultatif et un Comité scientifique pour mettre en œuvre le plan de gestion sur ce site à la fois classé monument historique, labélisé Grand Site de France, de notoriété mondiale grâce aux œuvres de Cézanne, et également très apprécié des nombreux visiteurs qui la fréquente chaque année.


Le site est placé sous la surveillance quotidienne des agents de la Réserve naturelle. Des programmes de suivis naturalistes et paléontologiques permettent une actualisation constante de la connaissance et de son évolution.
 

Carte d’identité de la RNSV : 

Superficie : 140 ha
Statut : Réserve Naturelle Nationale
Catégore UICN : 1a réserve naturelle intégrale et IV aire de gestion habitats/espèces
Année : 1994
Type de gouvernance : Comité consultatif et Comité scientifique, sous l’autorité du Préfet des Bouches-du-Rhône
Gestionnaire : Département des Bouches-du-Rhône
Conservateur : Thierry TORTOSA 
Date d’engagement : 2005
Contact : reserve.sainte.victoire@departement13.fr

 

Plus d’informations : 

Les 24h de la Biodiversité - En quelques mots

Depuis sa création en 1994, la Réserve Naturelle de Sainte-Victoire assume pleinement son rôle de protection du patrimoine naturel local. Sa réputation fondée sur son patrimoine paléontologique lui a valu le surnom de « Réserve géologique ». La préservation et l’étude des fossiles a donc longtemps été prioritaire et, jusqu’à cette année, le patrimoine biologique restait dans l’ombre du géopatrimoine. À l’exception de l’avifaune et des grands groupes de plantes vasculaires, ce patrimoine vivant est donc longtemps resté méconnu. C’est de ce constat qu’est né le besoin d’organiser un inventaire de grande ampleur afin de révéler une autre facette de l’identité de la Réserve.

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Une réserve naturelle nationale est un outil de protection à long terme d‘espaces, d’espèces et d’objets géologiques rares ou caractéristiques, ainsi que de milieux naturels fonctionnels et représentatifs de la diversité biologique en France. Les sites sont gérés par un organisme local en concertation avec les acteurs du territoire. Ils sont soustraits à toute intervention artificielle susceptible de les dégrader mais peuvent faire l’objet de mesures de réhabilitation écologique ou de gestion en fonction des objectifs de conservation.

Des territoires conservatoires de référence

Le réseau des réserves naturelles abrite une part importante des milieux vivants, des ani-maux, des plantes, fossiles et minéraux rares ou menacés. Grâce à sa représentativité, il participe pleinement au respect des engagements internationaux et européens de la France en matière de protection de la diversité biologique.

Une expertise en matière de gestion sans équivalence

Classées par décret ministériel ou par décret en Conseil d’État, les réserves naturelles natio-nales conjuguent protection juridique et gestion locale et concertée. Elles ont pour principal objectif d’assurer la conservation, l’entretien voire la reconstitution du patrimoine naturel, en adéquation avec le plan de gestion de la réserve et en accord avec un Comité Consultatif. Celui-ci constitue un véritable parlement local qui regroupe l’ensemble des acteurs concernés par la réserve naturelle (administrations, propriétaires, élus locaux, associations locales).

En fonction de la réglementation mise en place, les réserves naturelles nationales peuvent être rattachées à plusieurs catégories de l’UICN :

  • catégorie I-a pour les réserves intégrales, situées généralement dans les milieux forestiers et marins;
  • catégorie III pour les sites abritant des formations géologiques, géomorphologiques ou spéléologiques remarquables et dont la gestion a principalement pour but de préserver ces éléments naturels spécifiques;
  • catégorie IV pour les sites nécessitant une gestion active pour conserver leur patrimoine naturel, développer leurs missions de recherche, d’éducation et de sensibilisation à l’environnement.