La présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône a tenu sans tarder à approuver « sans réserve les mesures prises par l’exécutif national après les attentats, qu’il s’agisse de l’état d’urgence, de la déchéance de nationalité pour les bi-nationaux, ou encore des perquisitions de jour comme de nuit ou des frappes sur Daesh en Syrie. » Il est aussi de sa responsabilité de présidente de la collectivité départementale de rassurer la population et d’apporter des solutions pérennes pour garantir davantage de sécurité, parce que « c’est la préoccupation première de nos concitoyens après les attentats ».

« Nous devons prendre nos responsabilités en tant qu’élus de la République, mais pas sous le coup de l’émotion, a rappelé Martine Vassal. Le sentiment qui prévaut chez beaucoup dans la population, c’est que notre pacte républicain a été mis à mal. Avec cette impression qu’aujourd’hui, les Français sont à la croisée des chemins : soit ils choisissent la peur, soit le sursaut national. » Et d’ajouter : « A nous de prendre les problèmes à bras-le-corps. C’est unis que les Français veulent nous voir ».
« Il y aura un avant et un après 13 novembre. » Lors d’un point presse mardi 24 novembre, Martine Vassal a donc présenté avec une grande fermeté les principaux points d’un grand plan départemental.


Une vigilance accrue
Pour renforcer la sécurité dans les collèges et l’ensemble des bâtiments dont le Conseil départemental a la responsabilité, le port de chasubles orange floqués CD13 sera rendu obligatoire pour les 1 400 agents techniques à l’entrée des collèges. Objectif : « Contrôler de manière drastique l’accès des visiteurs pour une vigilance accrue ».
Parallèlement, le plan « Collège 100% numérique et 100% sécurité » sera accéléré, avec l’installation de caméras extérieures aux abords des établissements scolaires et, en accord avec la communauté éducative et le Rectorat, la mise en place de caméras numériques à l’intérieur. « Nous envisageons également la mise en place de portails de sécurité à l’entrée des collèges afin de détecter les intrusions anormales grâce à un système de puce intégrée sur les carnets de correspondance des collégiens ».
Plus largement, le Conseil départemental entend agir sur l’ensemble du territoire local pour assurer plus de sécurité. Ainsi, deux cents « boutons rouges » seront installés dans les collèges et les Maisons de la Solidarité, et reliés à la Police nationale, dans le cadre du dispositif d’alerte RAMSES.
Autre mesure proposée, le Conseil départemental apportera une aide matérielle aux forces de Polices nationale et municipale, de gendarmerie, aux forces pénitentiaires, à la Patrouille de France et aux douanes ; la collectivité compte par ailleurs demander la création d’une nouvelle unité de gendarmerie pour notre département, avec un engagement ferme de participer à son financement. Par ailleurs, quatre véhicules de gendarmerie seront achetés par la collectivité. Et en lien avec les maires et les forces de l’ordre, Martine Vassal veut engager un grand plan départemental de vidéo-protection.
Enfin, « Nous inciterons les agents du Conseil départemental, au nombre de 7000, à utiliser le dispositif leur permettant de s’engager dans la réserve de sécurité civile, la réserve sanitaire ou la réserve de Police. Chaque fonctionnaire aura droit à 30 jours de congé chaque année pour entrer dans la réserve ».
Mieux accompagner notre jeunesse
En cette période trouble, l’engagement et le lien sont sans doute des clés pour favoriser la vie ensemble. Rien ne remplace l’expérience, notamment pour les plus jeunes. Ainsi, Martine Vassal entend créer un véritable service civique de Provence, en se fixant l’objectif de 100 jeunes engagés d’ici septembre 2016 dans la collectivité. Car le service civique offre la possibilité à des jeunes âgés de 16 à 25 ans de s’engager, pour une durée de 6 à 12 mois, dans une mission d’intérêt général. «La République a fermé les yeux sur trop de choses inacceptables, et notamment sur la radicalisation de certains jeunes dans nos quartiers. » Intensifier le service civique est aussi une réponse à cette marginalisation, et permettra de recréer du lien social entre tous.
En complément de cette mesure à destination de notre jeunesse, mobiliser plus de moyens humains et financiers en faveur de la prévention de la radicalisation est une option à creuser. L’association l’Addap (Association départementale pour le développement des actions de prévention) y travaille au quotidien et sera davantage accompagnée pour intensifier le repérage des jeunes susceptibles d’être happés par la radicalisation.
Et pour le symbole, la force du geste, une plaque commémorative en hommage aux victimes des attentats sera posée lors de l’inauguration du Rond-Point du Prado à Marseille en décembre.
Une grande collecte de sang en janvier
On a vu à Paris et dans son agglomération une population solidaire et engagée, et ce dès le lendemain des attentats. Les établissements français du sang ont été pris d’assaut par des gens voulant donner leur sang. Cet élan de générosité et de responsabilité doit être encouragé : « Nous organiserons en janvier prochain une grande collecte mobile de sang à l’Hôtel du département, dans l’immeuble d’Arenc à Marseille qui abrite les services de la direction de la solidarité, le tout en partenariat avec la Maison du sang. »
Mobiliser pour l’emploi
Notre territoire doit faire face à un taux de chômage élevé, plus élevé même qu’au niveau national. Il nous faut donc être volontariste et nous mobiliser plus encore pour l’emploi et l’insertion professionnelle. Dans le cadre d’un Plan départemental pour l’emploi, « notre objectif est de passer de 1000 à 4000 emplois aidés en CUI-CIE, afin de sortir les bénéficiaires du dispositif RSA et de les réinsérer durablement dans l’emploi. »
Il faut ramener les allocataires du RSA vers l’emploi du secteur marchand privé et, pour ce faire, mobiliser le monde de l’entreprise, de l’artisanat et des professions libérales.
Soutenir la culture
Il est évident que le climat qui règne depuis le 13 novembre ne va pas favoriser l’esprit festif autour de Noël. Les lieux culturels vont sans nul doute souffrir d’une baisse de fréquentation. « Dès maintenant, nous avons décidé d’ouvrir une enveloppe de 144 000 euros pour accompagner les salles de cinéma dans l’ensemble du département. »