Conseil départemental des Bouches-du-Rhône

Nicolas Pagnol : "Un territoire ancré dans ses traditions"

Né en 1973, il est le petit-fils de l’écrivain Marcel Pagnol et de Jacqueline Bouvier. Assistantréalisateur

de formation, Nicolas Pagnol gère depuis 2004 l’oeuvre de son grand-père et en

assure la restauration et la promotion pour les prochaines générations.

 

On connait votre attachement à cette terre d’Aubagne pour des raisons “familiales”. Mais avez-vous d’autres liens en termes de patrimoine, richesses naturelles, culturelles ou de qualité de vie ?

Nicolas Pagnol : J’aime ce territoire parce qu’il est ancré dans ses traditions et, dans le même temps, complètement tourné vers l’avenir. Les richesses de sa nature et de son patrimoine se marient très bien avec la culture et ses équipements de premier ordre tous portés par les associations et les collectivités. Je veux parler, par exemple, du théâtre de l’Eden à La Ciotat, berceau du cinéma mondial, du théâtre l’Odéon à Aubagne-en- Provence ou encore du Château de la Buzine, entre Marseille et Aubagne. Côté bord de mer, on a cette magnifique ville de La Ciotat, où mon grand-père a failli naître d’ailleurs, dotée d’une baie splendide et les calanques de Cassis, de renommée internationale. Il y en a pour tous les goûts, comment ne pas être sous le charme de ce territoire ?

Cela vous a paru évident de contribuer à son évolution culturelle en perpétuant l’oeuvre de Marcel Pagnol ?

N. P. : Certes, je suis très attaché sentimentalement à cette terre qui évoque l’histoire de ma famille. Mais c’est également une terre de culture qui a l’esprit tourné vers le cinéma. Moi qui suis passionné de cinéma de patrimoine -c’est ma formation-, je ne peux pas oublier que la première projection cinématographique des frères Lumière ait eu lieu à La Ciotat. Et l’oeuvre de mon grand-père, inspirée pour l’essentiel, dans ces fameuses collines qu’il a foulées toute son enfance. Et où il a tourné certains de ses films. Alors oui, l’idée de prolonger sa mémoire, son oeuvre est très présente. D’ailleurs, dans les futurs projets qui me tiennent à coeur, il y a la reconstruction à l’identique de la ferme dans le vallon du Marcellin où mon grand-père a tourné Angèle et du village d’Aubignane, lieu de tournage de Regain. Deux lieux entièrement bâtis à l’époque, pour les besoins des films. Enfin, je souhaite pouvoir y ouvrir un jour le musée Marcel Pagnol. Évidemment !

La Provence est une terre de festivals, y a-t-il une actualité Marcel Pagnol, cet été ?

N. P. : La Femme du boulanger sera jouée à Auriol, cet été, en plein air, et les films Angèle et Regain seront projetés sur les lieux mêmes des tournages. D’ailleurs, ces derniers, qui ont été réalisés il y a plus de 80 ans, seront restaurés grâce au soutien de la Région et du Département. Enfin, Jules et Marcel sera jouée au Festival d’Avignon, du 6 au 29 juillet, tous les jours, à 12h25, au théâtre “Le petit chien qui fume”. Une pièce dans laquelle le public pourra découvrir, les joutes épistolaires empreintes de mauvaise foi crasse, de coups de gueule et d’amitié, entre Jules Raimu et Marcel Pagnol dans les années 30. Je suis fier d’en réaliser la mise en scène.

L'Eden théâtre, le plus voeux cinéma du monde

Construit en 1889 par l’entrepreneur de spectacles Alfred Seguin, l’Eden Théâtre est alors une salle populaire où ont lieu des représentations théâtrales, des spectacles de music-hall et même des exhibitions sportives. Durant l’été 1895, Louis Lumière profite de sa villégiature familiale à La Ciotat pour tourner une dizaine de films qui font du petit port provençal le véritable berceau du cinéma.

Le 21 septembre 1895, cent cinquante personnes assistent médusées à la projection d’une dizaine de films des frères Lumière tournés à Lyon et à La Ciotat. Plus d’un siècle après, le cinéma Eden Théâtre, totalement restauré à l’identique, en 2013, à l’occasion de Marseille Capitale européenne de la culture, est devenu un lieu culturel incontournable en Provence.

Le domaine de la font de Mai

La Font de Mai est un domaine de cent hectares, vieux de trois siècles, situé au pied du massif du Garlaban, avec sa ferme à l’ancienne, ses dépendances, ses cultures, ses ruches et ses sentiers.

La ferme, inaugurée en 2007, abrite un éco-musée consacré à l’environnement, la géologie, la faune, la flore et l’agriculture traditionnelle et se visite les mercredis, samedis, dimanches et vacances scolaires. Au départ du superbe domaine, de nombreux circuits pédestres proposés par l’Office de tourisme font le bonheur des curieux et des marcheurs.

On peut y découvrir les sites naturels qui font écho à la mémoire de Marcel Pagnol, de ses parents Joseph Pagnol et Augustine Lansot, de l’oncle Jules et de Lili des Bellons, compagnon d’aventures de Marcel.

Les collines du Garlaban

Le majestueux rocher du Garlaban (714 m), qui domine la ville d’Aubagne-en-Provence et la vallée de l’Huveaune, était autrefois le repère pour les Phéniciens naviguant dans la baie de Marseille. Mais s’il est devenu si célèbre, c’est grâce à Marcel Pagnol, qui le mit en scène dans ses oeuvres “La gloire de mon père” et “Le château de ma mère”.

Pour découvrir le triangle magique formé par les collines de Marseille, Allauch et Aubagne-en-Provence, avec pour coeur le petit village de la Treille, il faut arpenter ses chemins ensoleillés par nos souvenirs d’enfance. Des itinéraires, depuis Aubagne, Allauch, Roquevaire et La Destrousse, vous emmènent à la découverte du massif et de ses magnifiques panoramas et vous font revivre le parcours de “l’enfant du Pays”.